De l’appel du 18 juin 1940 à la Libération.
À la suite de l’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940, la Résistance s’amorce au Blanc-Mesnil à travers des initiatives au départ dispersées et menées par des ouvriers, des employés de bureau, des cadres et des agents communaux, placés sous l’autorité du régime de Vichy. Dès cette année-là, certains organisent des actions de freinage et de sabotage de la production dans les usines ; d’autres distribuent clandestinement des tracts au camp d’aviation du Bourget. En mai 1941, Georges Gillet, secrétaire adjoint de mairie chargé de la régie communale de ravitaillement, s’engage à son tour dans la Résistance, malgré son invalidité. Avec le docteur Pellegry et le secrétaire du commissariat, Desenlis, il contribue à fournir de faux papiers à des prisonniers de guerre évadés, leur permettant d’échapper aux autorités allemandes.
À partir de septembre 1941, sous l’impulsion de Georges Gillet, des agents fidèles sont recrutés et se forme dans la ville un comité clandestin, opérant depuis la gare de triage du Blanc-Mesnil–Le Bourget, destiné à venir en aide aux réfractaires au travail obligatoire et aux Juifs pourchassés, grâce notamment à de faux papiers de l’Imprimerie du Centre. Tandis que ce réseau poursuit son action, Maurice Lambot, nommé par Vichy président de la délégation municipale (maire), facilite de fait les liaisons du comité — entré dans le groupe « Libération-Nord » dès 1942 — avec les centres de démobilisation, tout en s’impliquant activement dans l’organisation municipale des secours civils et de la défense passive, consécutive aux bombardements. D’août 1943 jusqu’aux combats du 25 au 27 août 1944, la compagnie du Blanc-Mesnil parvient à encadrer au moins 250 hommes, intégrée au secteur Nord des FFI de la Seine.
Lors de la Libération, certains FFI se battent avec courage jusqu’au Blanc-Mesnil, comme Yvette Sémard, résistante du Front national évadée du camp de Vichy ; d’autres FFI tombent héroïquement, tel Émile Bident, chef de la défense passive, mort pour la France lors de l’assaut du 27 août au Vieux-Blanc-Mesnil.