Des accords de Munich de 1938 à la Victoire de 1945.
Alors que la France espère encore éviter une nouvelle guerre, plusieurs élus et militants du Blanc-Mesnil, hostiles au conflit, dénoncent les accords de Munich de 1938 et le renoncement à la souveraineté tchécoslovaque. Après la signature du décret-loi Daladier du 26 septembre 1939, qui dissout le Parti communiste français, ces élus sont révoqués, et nombre d’entre eux basculent dans la clandestinité. Dans les quartiers de la ville, une résistance locale s’organise : réunions secrètes, premiers tracts, journaux ronéotypés circulent sous la surveillance policière.
Pendant l’Occupation, ce même décret-loi Daladier servira au régime de Vichy pour interner sans jugement, par arrêtés préfectoraux, les premiers résistants républicains — communistes ou non — considérés comme un danger pour l'ordre, et également accusés de complot judéo-bolchevique. La ville devient un foyer actif d'une résistance populaire, nourrie par les réseaux du Front national, de la CGT ou des FTP. Différentes figures sont internées à Aincourt et à Voves, puis déportées. Certains, comme Marcel Alizard ou Jean-Baptiste Hurel, meurent à Auschwitz-Birkenau ou à Hambourg-Neuengamme. D’autres, comme Suzanne Berlan, survivront aux camps et poursuivront leurs luttes politiques ailleurs.
Cette résistance locale, formée hors des cadres officiels, a donné lieu à des parcours et des combats divers, dont certains ont conduit à un ralliement à la France libre. La Victoire de 1945 mettra ainsi fin à l’univers concentrationnaire politique et racial.