Cherbourg 08.09.1908 – Auschwitz-Birkenau 28.02.1943

Tripier, puis employé de bureau et syndicaliste. Arrêté à son domicile à l’âge de 32 ans, puis déporté, il décède au camp de déportation.

Fils d’Yves Marie C., boyaudier et de Marie Françoise Calvez, couturière. Il apprend le métier de tripier, mais suite à un accident de travail lui amputant quatre doigts de la main gauche, il devient employé de bureau à Paris auprès du Touring Club de France, puis à Aubervilliers chez les établissements R. Charles. Le 22 avril 1933, il épouse à Aubervilliers Marcelle Yvonne Bartheleme, exerçant la même profession, puis il s’établie avec sa femme et sa fille rue Gutenberg au Blanc-Mesnil. Il est un syndicaliste et militant communiste connu à la police.

À la déclaration de la II Guerre mondiale, il n’est pas mobilisé et il est réformé en raison de son accident. Signalé, dans une note du commissaire d’Aulnay-sous-Bois en date du 28 octobre 1940, comme distributeur de tracts, il est découvert, à la suite d’une enquête menée par la 1ʳᵉ brigade mobile, comme participant à des réunions clandestines chez W., rue Eugène Varlin au Blanc-Mesnil. Bien qu’arrêté dans le cadre d’une opération judiciaire et inculpé de menées communistes, le parquet décide de le laisser en liberté. Le 30, le préfet de Seine-et-Oise, Marc Chevalier, inscrit son nom sur une liste d’individus dangereux, prévoyant son internement administratif sans jugement. Le 1er novembre, il est arrêté à son domicile par ordre du commissariat d’Aulnay et interné le 2 novembre au camp d’Aincourt en Seine-et-Oise.

Le 12 février 1941, il proteste contre son incarcération en adressant une demande de libération au préfet « n’ayant fait l’objet d’aucun motif d’inculpation ». À la suite de l’avis défavorable du directeur du camp, il prend part aux manifestations de contestation aux côtés d’autres meneurs du Parti communiste, et se fait remarquer par la virulence de ses propos dans sa correspondance. Néanmoins, le chef du camp lui reconnaît une « attitude correcte » lors de la révision trimestrielle du 25 février. Le 27 juin 1941, il est remis aux autorités d’occupation avec quatre-vingt-sept internés autres internés d’Aincourt, qui sont conduits à l’Hôtel Matignon à Paris, siège de la Geheime Feldpolizei, et **transférés d’abord au Fort de Romainville, puis, via la gare du Bourget, au camp allemand de Royallieu à Compiègne, administré par la Wehrmacht et destiné à l’internement des « ennemis actifs du Reich ». Il est ensuite déporté avec Marcel ALIZARD, au nom de la lutte contre le ‘judéo-bolchevisme’ pour être soumis aux travaux forcés au camp d’Auschwitz dans le « convoi des 45 000 » du 6 juillet 1942, composé principalement d'otages, militants communistes et juifs.

Il y décède avec matricule n° 45330, à l’âge de 34 ans, avec la mention « Katolisch » portée sur son certificat de décès.

Mentions : « Mort pour la France », du 20 mars 1947 ; Rue Yves-Cariou, délibération du CM, le 22.05.1947 ; Inscription lapidaire « À la mémoire des Blanc-Mesnilois internés et déportés, victimes de la barbarie nazie. Ici reposent les cendres des martyrs morts dans les camps hitlériens », Carré militaire du cimetière du Blanc-Mesnil ; Mort en déportation, arrêté des ACVC, le 13.11.1987.

Sources : EC de Cherbourg, 1908, acte de naissance n° 665 ; EC d’Aubervilliers, 1933, acte de mariage n° 173 ; AMBM, Fond Municipal de Chômage, 203WXXX ; EC de Blanc-Mesnil, 1943, acte de décès n° XXX ; SHD de Vincennes, GR 16 P 106777 ; SHD de Caen, AC 21 P 722098 ; AD 78, 1W16, 1W69, 1W77, 1W80, 1W84 et 1W277 ; APP, BA 2374, liste des 88 internés d’Aincourt domiciliés en de Seine-et-Oise et liste internés de Seine-et-Oise ayant quitté le centre d’Aincourt ; Death Books from Auschwitz, Musée d’Étatd’Auschwitz-Birkenau 1995 ; E. BOUIN, Aincourt, Premier camp d’internement des communistes en zone occupée (1940-1942), Mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines 2003 ; Ad vocem dans memorialgenweb.org, 2004, relevé de M. Diot Oury n° 23187 ; M. HOUSSIN, Résistantes et résistants, 2004, p. 108 ; C. CARDON-HAMET, Triangles rouges à Auschwitz, 2005, p. 127-128, 384 et 398 ; ID., Ad vocem dans deportes-politiques-auschwitz.fr, 9 août 2014 ; ID., « **Transport parti de Compiègne le 6 juillet 1942 ****» ****dans bddm.org, 30 juillet 2008 ; Ad vocem dans memoirevive.org, 15 juin 2014.

Identifiant unique : IFH-93007_BIO-XXXX

Date de mise en ligne : 17 juin 2025 ****