Paris XIXe 22.06.1896 – Le Blanc-Mesnil 23.01.1945

Tourneur-repousseur, syndicaliste, conseiller municipal et maire-adjoint au Blanc-Mesnil. Arrêté à l’âge de 44 ans, il est déporté et décède au camp de Hambourg-Neuengamme dans un ‘Kommando’.

Fils de Louis Marie H., et d’Eugénie Amenda Michault, tous deux exerçant le métier de mécanicien. À l’âge de 13 ans, Jean-Baptiste apprend le métier de tourneur-repousseur et travaille au sein de la société des fondeurs de métaux précieux. Syndiqué dès l’âge de 15 ans, il se voit confier le poste de secrétaire de la section technique du Syndicat des Tourneurs-Repousseurs. Incorporé au 51e régiment d’infanterie en 1914, il y combat durant la Première Guerre mondiale. Le 19 octobre 1918, il épouse à Romainville Alice Fernande Maignan, mécanicienne, et devient en 1919 l’un des dirigeants du Syndicat des Tourneurs-Repousseurs.

Résidant rue Maurice Berteaux au Blanc-Mesnil depuis 1922, il y est élu au Conseil municipal lors des élections complémentaires de 1933, soutient le Front populaire et, après sa réélection le 5 mai 1935, est nommé 2ᵉ adjoint au maire. Il est alors désigné secrétaire du Comité Intersyndical de sa ville, où il déploie une grande activité, notamment durant les luttes sociales de 1936. Ardent partisan de la paix, il s’oppose en 1938 aux accords de Munich lors des manifestations, il est mobilisé par les autorités militaires, puis révoqué de sa fonction en début d’octobre 1939, date de sa révocation par la commission préfectorale, consécutive à la dissolution du PCF par le décret Daladier (décret-loi, 26 septembre 1939). De lors, il organise la résistance puis, remobilisé en février 1940 à la caserne de Reuilly, rejoint son corps à Melun, où le capitaine l’avertit qu’il est signalé parmi les suspects politiques.

Démobilisé en juillet 1940 à Limoges, il est de retour au Blanc-Mesnil où il rejoint les combattants contre le régime collaborationniste. Il est chargé par sa fédération du secteur cantonal d’Aulnay-sous-Bois, avec à ses côtés ses camarades Pierre QUÉMENER, Marcel LEGRAND, Léon MARTIN et DUBOSC. Pendant l’hiver 1940, il se retrouve clandestinement avec Gaston BUSSIERE et C. DHERBILLY, pour composer tracts des et des journaux clandestins chez Quémener. Le 15 novembre 1940, il est arrêté par la police avec d’autres militants communistes, le 25 novembre interné sans jugement au camp d’Aincourt en Seine-et-Oise, puis dans celui de Voves en Eure-et-Loir en 1942. Il y anime la résistance clandestine en préparant l’évasion de plusieurs jeunes et gagne l’estime des internés, qui le placent à leur direction avec la responsabilité de la répartition des vivres. Le 5 mai 1944, il est d’abord transféré à Compiègne, puis déporté le 25 au camp de concentration de Hambourg-Neuengamme en Allemagne.

Il décède avec le matricule n° 30514, à l’âge de 48 ans, des suites de privations et de tortures dans une unité de travail forcé (Kommando), son corps étant rapatrié et ses obsèques ont lieu au Blanc-Mesnil le 20 mai 1945.

Mentions : Inscription lapidaire de son nom, Carré militaire du cimetière du Blanc-Mesnil ; « Mort pour la France », du 26 août 1946 ; Avenue Baptiste-Hurel, délibération du CM, le 06.12.1945 ; Inscription lapidaire « À la mémoire des Blanc-Mesnilois internés et déportés, victimes de la barbarie nazie. Ici reposent les cendres des martyrs morts dans les camps hitlériens », Carré militaire du cimetière du Blanc-Mesnil ; Mort en déportation, arrêté du 10.08.1992.

Sources : EC de Paris XIXe, 1896, acte de naissance n° 1732 ; EC de Romainville, 1918, acte de mariage n° 52 ; EC de Blanc-Mesnil, 1946, acte de décès n° 123 (transcription) ; AMBM, Fond Municipal de Chômage, 203W176 ; SHD de Vincennes, GR 16 P 299548 ; SHD de Caen, AC 21 P 466 659 ; AMBM, Attestation du Ministère des Déportés du 05.10.1945 ; La Voix de l’Est, 1947 ; AMBM, Carte de Déporté Politique, délivrée par le Ministre des Anciens Combattants et certifiée par le Maire du Blanc-Mesnil le 27.01.1962 ; J. CLESSE, S. ZAIDMAN, La Résistance en Seine Saint-Denis, 1994, p. 378 ; Livre Mémorial des Déportés de France, Musée d’Étatd’Auschwitz-Birkenau 1995, tome 2, p. 697 ; Ad vocem dans memorialgenweb.org, 2004, relevé de M. Diot Oury n° 23187 et d’A. Claudeville n° 5944 ; M. HOUSSIN, Résistantes et résistants, 2004, p. 99 ; ID., « **Transport parti de Compiègne le 21 mai 1944 » ****dans bddm.org, 30 juillet 2008.

Identifiant unique : IFH-93007_BIO-0011

Date de mise en ligne : 20 mai 2025

Dernière mise à jour : 16 juin 2025 ****